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Histoire de deux babouches: Par Nicole
Cétaient deux petites babouches, des babouches pour deux
jolis petits pieds
.
Des babouches, mais des babouches de Tafraoute, la capitale des
babouches.
Tafraoute, ville du sud Maroc, dans la montagne, au milieu des
rochers tout roses au soleil couchant.
Tafraoute, au milieu des amandiers
Là, vivait Ahmed
Ahmed a toujours vécu à Tafraoute, son père aussi, son grand-père
déjà, et peut-être même son arrière grand-père, et son arrière-
arrière grand-père aussi
.
Son père fabriquait des babouches, son grand père fabriquait
des babouches, son arrière grand-père fabriquait des babouches
et même son arrière- arrière grand-père
..
Sur , que son fils Mohamed, fabriquera lui aussi des babouches,
les plus belles babouches du Maroc
.
Grâce à la vente des babouches, des plus belles babouches du
Maroc, jamais leur estomac ne sera Tafraoute, ce qui veut dire,
jamais ils nauront faim
Ahmed avait donc fabriqué deux jolies babouches, des babouches
noires avec des galons dorés !
Il avait travaillé, travaillé, Mohamed son fils était venu laider
. Il avait placé les galons dorés qui ornent les deux petites
chaussures
Maintenant, il allait les poser sur létagère à côté
des autres babouches
.
Ce quil ne savait pas, Ahmed, cest que ces deux
là nétaient pas des babouches ordinaires ! Dabord,
elles parlaient ! oui, oui, elles parlaient ! Il y avait babouche
droite et babouche gauche
regarde, dit babouche droite : je
penche vers toi !
-regarde, dit babouche gauche je penche aussi vers toi !
-promets-moi, dit babouche droite , de ne jamais me quitter.
-Comment pourrai-je te quitter ? as-tu déjà vu quelquun
acheter une seule babouche ?
-Bien sur, mais promets de toujours me suivre !
-Toujours te suivre ? je ne peux pas ! une fois tu seras devant,
lautre pas, tu seras derrière !
-Jaurai bien aimé, moi, être toujours devant !
-Bof ! derrière, devant, quelle importance ! dit babouche gauche.
-Essayons ! veux-tu ? devant, tu suis, devant, tu suis !
-Pas très pratique pour marcher sur les chemins caillouteux !
-Avancer sur les chemins ! sexclama babouche droite, mais
nous ne sommes pas des babouches ordinaires ! je nirai pas
sur les chemins ! les cailloux feraient mal à mes semelles !
nous aurions des trous à cause des rochers pointus !
-Ah ! bon, dit babouche gauche qui était toujours daccord
! et, quallons nous faire ?
Petite babouche se mit à rêver
.
Jaimerai, jaimerai
chausser des pieds de
danseuse, des pieds agiles, qui danseraient, tourneraient, dans
un jardin plein de fleurs !
-Sens ! je sens déjà les fleurs doranger, les hibiscus,
il fait frais sous les feuillages ! Au dessus de nous, les étoiles,
le beau ciel étoilé du désert !
-Du désert, dit babouche gauche, mais il va faire chaud, le
sable va pénétrer partout !
-Réfléchis un peu, dit babouche droite, nous sommes dans le désert,
dans une oasis, cest la fête, tiens un mariage !Nous
sommes les babouches de la mariée, vois comme elle est belle !
Ah ! la belle vie de babouche !
-Réveille-toi, dit babouche gauche, voilà du monde , écoutons
!
-Je voudrais des babouches, pour le mariage de ma fille que voilà,
dit un monsieur.
-Poussez-vous, les babouches, ces clients sont pour nous !
On vit les babouches se tortiller, se placer en avant, se tourner
pour se faire admirer, tant et si bien quon ne vit plus quelles
!
-Celles-là, sil vous plait !
Ahmed prit les babouches, les enveloppa dans un joli papier, fit
un beau paquet et le remit à la jeune fille.
Elle le remercia dun beau sourire et les serra contre
son cour.
Les petites babouches entendirent toc-toc et déjà dans la boîte,
un pas à droite, un pas à gauche
. Elles se mirent à
danser !!
Quelle était belle Naïma ! jamais, jamais mariée ne fut
plus belle !
Dès quelle chaussa ses babouches, elle se sentit légère,
légère, comme un oiseau ! elle se mit à danser, voler, tourner
!!
Ce nétaient pas des babouches ordinaires ! cétaient
des babouches de Tafraoute la capitale des babouches !
Quand la fête fut terminée, Naïma, rangea les babouches, mais
quand il lui prend un peu de cafard, quand les rochers de
Tafraoute deviennent tout roses, le soir,
Naïma chausse ses babouches, elle se met à danser, à tourner,
à voler
.
Car ce ne sont pas des babouches ordinaires ce sont des babouches
de Tafraoute,
la capitale des
babouches !!!
La babouche Marocaine:
Les babouches marocaines, chaussures de la tradition et encore
aujourdhui des jours de fêtes, sont, pour les hommes,
fabriquées dans des couleurs unies. Les plus courantes sont
jaune vif, les plus recherchées sont les babouches blanches.
Cependant, pour répondre à un besoin de modernisation, des
couleurs nouvelles (rouge, marron ou encore gris perle) sont
apparues tout en gardant à la babouche son cachet artisanal. Les
mauvaises langues prétendent que les habitants de Fès ont pour
coutume dacheter toujours la pointure au dessous de leur
taille réelle si bien quils marchent sur leur propre talon,
nayant quune partie du pied engagée dans la
chaussure. Cette anecdote souligne le fait que dans cette cité
impériale, la chaussure est faite pour la parure plus que pour
le confort. Pour les femmes, en particulier, la chaussure est un
véritable ornement. Les babouches féminines multicolores sont
toujours plus élaborées, pour ne pas dire plus élégantes, que
les babouches masculines. Elles ont une semelle moins épaisse
que celles des hommes et sont cousues de fils de soie brillants,
souvent dorés ou argentés. Le cuir sy mêle parfois au
velours, dans les couleurs les plus vives : bleu, vert, grenat
et elles sont fréquemment assorties aux longs caftans qui
arrivent aux chevilles.
La babouche marocaine se dit « Balgha » pour homme et «
Charbil » pour femme. Comme le pouf, elle diffère dune région
à une autre par sa texture, sa forme et les matériaux utilisés;
ainsi les babouches des citadins sont à bout pointu alors que
celles des paysans ont plutôt une extrémité ronde ou carrée.
Légère et pratique, elle reste la chaussure la plus portée à
lintérieur en guise de pantoufle.
Poésie des babouches:
Il était un petit Pied Noir,
Qui logeait dans une babouche
Tous deux faisaient plaisir à voir
Marchant du matin jusqu'au soir
La babouche autour du Pied Noir
Et le Pied Noir dans la babouche.
La babouche un jour dit "Pourquoi
Traîner ce Pied Noir avec moi ?
Marcher ensemble quel calvaire !"
Il est lourd... moi je suis légère
S'il voulait libérer les lieux
Seule je marcherais mieux.
Dès lors la babouche travaille
Pour blesser le Pied, le tenaille,
Le comprime, fait tant d'efforts
Que le Pied noir ayant un cor
Et prenant brusquement la mouche
Se retire de la babouche.
Le Pied Noir, lui s'est replié
Bien sûr dans ses petits souliers
Mais il a poursuivi sa route
Et la plus étonnée sans doute
Fût la babouche qui n'a pas compris, mais vu
Que sans Pied Noir, elle ne marcge plus.
babouches d'Abou Kassem: Un conte des Mille et Une Nuits
raconté par Nora Aceval
Il y avait en Orient un marchand célèbre pour son avarice :
Abou Kassem. Bien que richissime, il portait les mêmes babouches
depuis que ses pieds avaient fini de grandir. Puantes et rapiécées
de toutes parts, elles étaient immondes.
Un jour, Abou Kassem se rend au hammam. Il dépose ses babouches
à l'entrée mais lorsque le Sultan entre à son tour, la
gardien du hammam préfère cacher les babouches immondes.
En sortant, Abou Kassem trouve de magnifiques babouches. Pensant
qu'un bon génie est passé par là, il les chausse et s'en va.
Pour tout le monde, l'affaire est claire : l'avare a volé le
Sultan. Abou Kassem est jeté en prison. Il est obligé de payer
très cher pour sortir. Furieux contre ses babouches, il les
jette dans le fleuve. Quand un pêcheur les retrouve, il va se
plaindre au Sultan car les babouches ont déchiré son filet.
Abou Kassem, de nouveau en prison, doit payer pour sortir. Quand
il cherche alors à les enterrer, on le soupçonne d'avoir trouvé
un trésor, et le Sultan le convoque encore une fois... Malédiction
? Malchance ? Ou juste prix de l'avarice ? A chacun d'interpréter
ce petit conte facétieux.